Odell Barnes Jr.

L'association Lutte Pour la Justice (LPJ) a été créée en 1999 pour soutenir Odell Barnes Jr., jeune afro-américain condamné à mort en 1991 à Huntsville (Texas) pour un crime qu'il n'avait pas commis et exécuté le 1er mars 2000 à l'aube de ses 32 ans. En sa mémoire et à sa demande, l'association se consacre à la lutte pour l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et en particulier au Texas. (voir article "Livre "La machine à tuer" de Colette Berthès en libre accès" ) : https://www.lagbd.org/images/5/50/MATlivre.pdf

dimanche 10 octobre 2010

Antoinette Chahine, une libanaise condamnée à mort, témoigne

A l'occasion de la huitième journée mondiale contre la peine de mort, Lefigaro.fr a rencontré Antoinette Chahine, une Libanaise qui a passé cinq ans en prison condamnée à mort, avant d'être innocentée grâce à la mobilisation internationale. Source: Le Figaro.fr
En 2009, près de 90 % des exécutions se sont déroulées dans seulement six pays du monde : Chine, Iran, Irak, Arabie Saoudite, Etats-Unis et Yémen. Au total, 58 pays
appliquent encore aujourd'hui la peine de mort. Un chiffre en baisse puisque 139 états n'utilisent plus aujourd'hui cette peine capitale, contre 40 seulement il y a dix ans. «Mais le problème est que nous affrontons maintenant les pays les plus irréductibles, ceux qui ne veulent pas lâcher ce châtiment suprême : l'Asie, le Moyen-Orient et certaines démocraties comme les Etats-Unis», explique Raphaël Chenuil-Hazan, le directeur de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM). A l'occasion de la huitième journée mondiale contre la peine de mort, qui se tient dimanche, Antoinette Chahine, une Libanaise de 39 ans, a accepté de raconter son expérience dans le couloir de la mort. Elle n'a que 23 ans lorsqu'elle est arrêtée le 21 mars 1994, au Liban. Etudiante à la faculté de Beyrouth, elle est mêlée malgré elle aux activités de son frère Jean, membre des Forces Libanaises, une milice chrétienne impliquée dans le meurtre d'un prêtre. Jean ayant quitté le Liban, la police cherche un coupable. Ce sera Antoinette. «Des milliers de lettres de soutien» La jeune femme passe ses deux premières années en prison à attendre un jugement qui ne vient pas. Le 6 janvier 1997, elle est finalement condamnée à mort. Un verdict qu'elle reçoit en s'évanouissant. «Je suis restée muette pendant le mois qui a suivi. Je ne pouvais plus bouger non plus, j'étais comme paralysée, raconte-t-elle émue. Mais le plus dur était de me savoir innocente». L'espoir viendra alors d'Amnesty international, qui produit un rapport pour dénoncer un procès «inéquitable». «Ce fut une bénédiction pour moi, se rappelle Antoinette Chahine. A partir de là, j'ai reçu des milliers de lettres de soutien venant du monde entier. J'en recevais tellement qu'un jour le facteur a dû louer un taxi pour me les apporter !» Cette mobilisation internationale finit par payer. Le 24 juin 1999, la jeune femme est finalement innocentée. Antoinette Chahine se bat depuis dix ans pour que «son histoire ne se répète plus». Car si elle est libre aujourd'hui, elle considère toutefois «avoir perdu cinq ans de sa vie».

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