Odell Barnes Jr.

L'association Lutte Pour la Justice (LPJ) a été créée en 1999 pour soutenir Odell Barnes Jr., jeune afro-américain condamné à mort en 1991 à Huntsville (Texas) pour un crime qu'il n'avait pas commis et exécuté le 1er mars 2000 à l'aube de ses 32 ans. En sa mémoire et à sa demande, l'association se consacre à la lutte pour l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et en particulier au Texas. (voir article "Livre "La machine à tuer" de Colette Berthès en libre accès" ) : https://www.lagbd.org/images/5/50/MATlivre.pdf

dimanche 4 août 2013

Au Texas, pénurie de substances létales

Le Texas, connu pour être l'Etat américain détenant le record d'exécutions, est face à un dilemme. Alors que les autorités locales ont prévu pas moins de six exécutions avant la fin de l'année, pour atteindre potentiellement le triste record de 509, elles ont reconnu que l'Etat allait bientôt manquer de pentobarbital, l'anesthésiant utilisé pour les injections létales. "Le stock sera épuisé en septembre, cela veut dire que l'on peut faire face jusqu'en septembre", a résumé John Hurt, porte-parole du ministère de la justice local. Depuis 2011, le gouvernement fédéral a cessé de produire l'anesthésiant utilisé depuis l'introduction de la technique de l'injection mortelle. Les Etats pratiquant la peine de mort se sont alors tournés vers le pentobarbital, un barbiturique unique diffusé par voie intraveineuse habituellement utilisé pour euthanasier les animaux. "Ils s'activent pour trouver des drogues similaires" John Hurt s'est voulu rassurant, indiquant que les deux exécutions programmées en septembre pourront bien avoir lieu. Pour la suite, "plusieurs alternatives : soit trouver un autre fournisseur de pentobarbital, soit des options qui impliquent d'autres produits". Richard Dieter, du Centre d'information sur la peine capitale, a expliqué à l'agence Associated Press que d'autres Etats américains vont sûrement connaître des situations similaires : "Ils s'activent pour trouver des drogues similaires. Certains cherchent à l'étranger, d'autres se les échangent. Mais ceux qui fabriquent le pentobarbital – la majorité sont en Europe – ne veulent pas être impliqués dans nos exécutions. Alors ils freinent autant que possible." Certains experts ont effet conclu que le pentobarbital n'anesthésie pas correctement le condamné, le contraignant à une mort douloureuse. En 2011, le laboratoire danois Lundbeck s'était publiquement opposé à l'utilisation de son anesthésiant. Chambre à gaz Au Texas, où plus d'un tiers de toutes les exécutions ont eu lieu depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis en 1976, les autorités penchent pour garder cette méthode de mise à mort. Dans le Missouri, en revanche, on réfléchit déjà plus loin. Le procureur général de l'Etat, Chris Koster, a indiqué qu'en cas de pénurie de pentobarbital, l'Etat devrait se tourner vers le propofol, autre barbiturique dont des traces ont été découvertes après la mort de Michael Jackson. Problème : le propofol est actuellement interdit par les autorités fédérales. Alors en attendant, Chris Koster a proposé de se rabattre sur les chambres à gaz, si aucune autre solution n'est trouvée à temps. Les lois du Missouri autorisent une telle mise à mort, mais l'Etat ne possède plus de chambre à gaz à proprement parler, rappelle NBC. De toute façon, souligne Richard Dieter, un retour vers ces anciennes méthodes d'exécution serait très difficile : "Ce genre de choses ne fait qu'élever le niveau de spectacle. Je ne pense pas que ce soit la voie que veulent emprunter les Etats."

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