Odell Barnes Jr.

L'association Lutte Pour la Justice (LPJ) a été créée en 1999 pour soutenir Odell Barnes Jr., jeune afro-américain condamné à mort en 1991 à Huntsville (Texas) pour un crime qu'il n'avait pas commis et exécuté le 1er mars 2000 à l'aube de ses 32 ans. En sa mémoire et à sa demande, l'association se consacre à la lutte pour l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et en particulier au Texas. (voir article "Livre "La machine à tuer" de Colette Berthès en libre accès" ) : https://www.lagbd.org/images/5/50/MATlivre.pdf

lundi 12 octobre 2015

Peine de mort : "Le mouvement pour l'abolition ne cesse de progresser", affirme Robert Badinter

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/peine-de-mort-le-mouvement-pour-l-abolition-ne-cesse-de-progresser-affirme-robert-badinter-7780052529

 L'ancien ministre de la Justice affirme que le "rêve de Victor Hugo est en voie de réalisation" et se prononce contre la perpétuité incompressible.
La 13e journée mondiale contre la peine de mort avait lieu, comme chaque année, le 10 octobre. L'année dernière, selon les chiffres d'Amnesty International, 22 pays l'ont appliquée. En revanche, 101 pays l'ont à ce jour officiellement aboli pour tous les crimes. 6 autres l'ont conservée uniquement pour les crimes exceptionnels et 34 peuvent être considérés comme abolitionnistes car ils n'ont exécuté personne depuis 10 ans au moins.

Le bilan est encourageant selon Robert Badinter, invité de RTL, dimanche 11 octobre. "Le mouvement pour l'abolition universelle de la peine de mort ne cesse pas de marquer des progrès depuis près de 40 ans. Quand je pense à la situation en 1981, au moment de l'abolition en France, nous étions le 35e État dans le monde à l'abolir. Le rêve de Victor Hugo est en voie de réalisation. Je ne pense pas le voir mais je suis convaincu que mes enfants, et à fortiori mes petits-enfants, le verront", a commenté l'ancien Garde des Sceaux.

Proportionnellement à leur nombre d'habitants, deux pays se distinguent particulièrement dans l'utilisation de la peine capitale : l'Iran avec 289 exécutions selon Amnesty International (753 selon Iran Human Rights) et l'Arabie Saoudite avec 102 personnes condamnées à mort au premier semestre 2015. "C'est dans le Proche-Orient, avec son cortège de violence extrême, que s'inscrivent à leur actuelle le plus grand nombre d'exécutions, au regard de la population. Aussi bien le pôle chiite que le pôle sunnite se rejoignent dans la pratique des exécutions. Partout où vous avez une pratique islamiste fondamentaliste, vous avez la peine de mort", explique Robert Badinter qui ne manque pas de rappeler que la Chine semble détenir le record absolu avec plusieurs milliers d'individus tués, bien que les autorités ne communiquent pas de statistiques officielles.

Badinter opposé à la perpétuité incompressible

Lorsqu'il est question de peine de mort, certaines voix s'élèvent pour réclamer un renforcement de la législation sur la réclusion criminelle à perpétuité, de manière à ce qu'il soit impossible d'être libéré, à défaut de pouvoir ôter la vie. Actuellement en France, la loi prévoit la possibilité de mettre fin à la période de sûreté au bout de 30 ans.

Mais pour Robert Badinter, qui milite pour pour la réinsertion des détenus, cette solution ne peut être une alternative. "Les hommes ou femmes politiques qui disent ça sont des démagogues et des menteurs. Je dis qu'il faut pouvoir suivre l'évolution et la dangerosité d'un homme. Tous les êtres humains changent en prison. Qu'on considère qu'il est possible par étapes de les remettre dans la société des hommes libres, c'est une nécessité", assure-t-il avant de conclure : "Partout où la peine de mort est conservée, la criminalité sanglante ne baisse pas. Au contraire".

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