C’est l’Etat qui compte le plus grand nombre de détenus dans le couloir de la mort des Etats-Unis, et pourtant aucune exécution ne s’y est déroulée depuis 2006. La Californie va décréter, à partir du mercredi 13 mars, un moratoire sur les exécutions. « La peine de mort est incompatible avec nos valeurs fondatrices et atteint au plus profond l’idéal que représente le fait d’être californien », devrait faire valoir le gouverneur démocrate Gavin Newsom dans un discours dont des extraits ont été transmis à la presse.
« Tuer autrui de manière intentionnelle, c’est un tort. Et en tant que
gouverneur, je n’autoriserai l’exécution d’aucun individu », ajoute cet
adversaire de longue date de la peine de mort, qui dirige la Californie depuis
janvier. Le gouverneur va ainsi signer un décret mettant fin au protocole
d’injection mortelle prévu dans l’Etat et ordonnant la fermeture de la salle
des exécutions à la prison de San Quentin, près de San Francisco.
Un quart des condamnés à mort du pays
Les prisons californiennes hébergent un quart de tous les condamnés à mort
aux Etats-Unis, selon le bureau du gouverneur. La dernière exécution dans
l’Etat remonte à 2006. Sur les 737 condamnés à mort en Californie, 25 ont
épuisé toutes les voies de recours possibles.
La Californie va ainsi rejoindre le Colorado, l’Oregon et la Pennsylvanie
dans la liste des Etats ayant décrété un moratoire sur les exécutions, en plus
des vingt qui ont aboli la peine de mort dans leur législation. « Le
gouverneur Newsom a fait preuve d’un grand courage et d’autorité en mettant fin
à la pratique cruelle, coûteuse et injuste consistant à exécuter des
prisonniers », s’est félicitée Alison Parker, directrice pour les
Etats-Unis de l’organisation Human Rights Watch :
« Les Californiens peuvent être fiers que leur Etat se soit engagé à
mettre fin au meurtre légitimé par l’Etat et à respecter les droits de
l’homme. »
Selon le décompte de l’ONG, l’application de la peine capitale aux
Etats-Unis est en nette baisse ces dernières années, avec 25 exécutions
en 2018 contre 98 en 1999. Trois condamnés à mort ont été exécutés
dans tout le pays depuis le début de 2019.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire