Dans le couloir de la mort depuis vingt ans, Larry Swearingen, 48 ans, a subi une injection létale mercredi. Les nombreuses zones d’ombre de son dossier lui avaient permis de faire repousser cinq fois son exécution.
Condamné à mort en juillet 2000 pour l'enlèvement, le viol et le meurtre d'une étudiante en Pennsylvanie en 1998,
Larry Ray Swearingenn, 48 ans, a été exécuté dans la nuit de mercredi à
jeudi, alors qu'il continuait de clamer son innocence. «Seigneur,
pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils font», a-t-il déclaré, selon
des témoignages rapportés par les médias.
Il
avait contesté à plusieurs reprises sa condamnation, et son exécution a
été reportée cinq fois. À de nombreuses reprises, il a fait valoir que
son dossier était fondé sur des preuves circonstancielles et des
analyses judiciaires douteuses.
La
victime, Melissa Trotter, âgée de 19 ans, avait disparu en décembre
1998 du campus de Montgomery College, au nord de Houston. Son corps
n'avait pas été découvert avant trois semaines, en janvier 1999, dans la
forêt nationale de Sam Houston. Elle avait été étranglée avec une paire
de collants.
Un morceau de collant comme preuve
La
police soupçonnait Larry Swearingen, un électricien alors âgé de 27
ans, et l'a incarcéré trois jours après la disparition de la jeune
femme. Plusieurs témoins disaient l'avoir aperçu avec la victime
quittant le campus de l'université le 8 décembre. Son épouse avait
affirmé avoir retrouvé leur caravane sans dessus dessous le jour de la
disparition de Melissa Trotter.
Bien
que les enquêteurs aient fouillé la caravane à deux reprises, ce n'est
qu'après la découverte du corps qu'un officier de police a découvert une
jambe de collants chez Swearingen. Un technicien de laboratoire du
ministère de la Sécurité publique du Texas a déclaré qu'elle était
identique à celle retrouvée autour du cou de la victime. Une preuve
jugée irréfutable selon le procureur de Montgomery.
Toutefois,
deux experts en analyse de fibres qui ont comparé les morceaux de
collant ont depuis conclu qu'ils n'étaient pas identique, et un
troisième a déclaré que le témoignage du technicien de l'état était
surestimé, rapporte le Washington Post.
« Innocent au-delà de tout doute »
L'avocat
James Rytting, qui défend de longue date de Swearingen, a affirmé
jusqu'au bout qu'il était innocent, et tenté de faire appel pour
empêcher l'exécution. Dans une déclaration dévoilée après sa mort,
Swearingen a affirmé qu'il avait prouvé son « innocence au-delà de tout
doute ».
«
Je veux que tout le monde sache que je ne suis pas fâché contre mon
exécution, déclare-t-il dans ce texte. Bien sûr, j'aurais aimé vivre et
être libre. Mais je suis persuadé que ma mort peut être un catalyseur
pour changer le système juridique insensé du Texas qui pourrait le
permettre. Je suis maintenant un martyr, et j'espère que les gens
utiliseront mon cas pour empêcher que d'autres personnes ne fassent
l'expérience de cette persécution terrible et injustifiée. »
http://www.leparisien.fr/faits-divers/texas-execution-d-un-condamne-qui-clamait-son-innocence-depuis-20-ans-22-08-2019-8137272.php
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