Odell Barnes Jr.

L'association Lutte Pour la Justice (LPJ) a été créée en 1999 pour soutenir Odell Barnes Jr., jeune afro-américain condamné à mort en 1991 à Huntsville (Texas) pour un crime qu'il n'avait pas commis et exécuté le 1er mars 2000 à l'aube de ses 32 ans. En sa mémoire et à sa demande, l'association se consacre à la lutte pour l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et en particulier au Texas. (voir article "Livre "La machine à tuer" de Colette Berthès en libre accès" ) : https://www.lagbd.org/images/5/50/MATlivre.pdf

mercredi 1 septembre 2021

Etats-Unis : Sept Afro-Américains exécutés pour le viol d’une femme blanche, graciés 70 ans après

  Le gouverneur démocrate de Virginie a reconnu que la couleur de peau de ces hommes avait joué dans leur condamnation à la peine capitale

Exactement 70 ans après leur exécution, sept hommes afro-américains se sont vu accorder une grâce posthume. Ceux que l’on avait surnommés « les Sept de Martinsville », avaient été condamnés à la peine de mort en 1951 pour le viol d’une femme blanche aux Etats-Unis. Après avoir rencontré leurs descendants, le gouverneur démocrate de Virginie a décidé de les gracier, non pas « sur la question de leur culpabilité » mais parce qu’il a reconnu que les accusés n’avaient « pas eu droit à une justice impartiale ».

Leur couleur « a joué un rôle indéniable dans leur identification, dans l’enquête et dans leur condamnation » à la peine capitale, notamment parce qu’ils ont été jugés par des jurys entièrement blancs, indique le décret du procureur. « Même si on ne peut pas changer le passé, j’espère que cette mesure apporte un peu de paix », a commenté le gouverneur, un partisan des réformes du système pénal qui, depuis le début de son mandat en 2018, a accordé un nombre record de 604 grâces.

Des versions contraires et obtenues sans la présence d’un avocat

Le dossier de Martinsville, dans le sud de la Virginie, remonte à janvier 1949. Une femme blanche de 32 ans avait rapporté avoir été violée par un groupe d’hommes noirs et la police avait rapidement procédé à sept interpellations et obtenu des aveux signés. Mais les sept hommes, interrogés sans avocat, avaient donné des versions différentes de la scène et plusieurs étaient illettrés et incapables de lire leurs confessions.

Malgré des manifestations en leur faveur jusque devant la Maison Blanche, ils étaient passés sur la chaise électrique en février 1951, portant à 45 le nombre de condamnés pour viols exécutés en Virginie depuis 1908 – tous des Afro-Américains. Des années plus tard, en 1977, la Cour suprême jugeait contraire à la Constitution d’imposer la peine capitale dans les dossiers de viols.

La Virginie a aboli en mars la peine de mort, une décision symbolique pour cet Etat qui possède le record d’exécutions dans l’histoire américaine, et qui est devenu le premier de l’ancien Sud ségrégationniste à mettre fin à l’application du châtiment capital.

 

Etats-Unis : Sept Afro-Américains exécutés pour le viol d’une femme blanche, graciés 70 ans après (20minutes.fr)

 

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