Iran Focus: Mohseni Ejei, le procureur général du régime et ancien ministre du Renseignement (Vevak) a déclaré hier : « Ceux qui se révoltent contre l'ordre juste, l'Imam et guide suprême du droit, seront selon la charia condamnés à mort. » (Agence de presse officielle Mehr, 4 janvier)
Le journal réformateur E'temad Daily avait rapporté le 27 décembre dernier les propos de Mohseni Ejei lors d’une réunion privée, affirmant qu’ «au moins trois » des personnes interpellés dans la manifestation d’Achoura, « seront bientôt exécutés ».
Mohseni Ejei a déclaré que « le judiciaire est déterminé à juger au moins trois des personnes arrêtées pendant la célébration d’Achoura. » Ces derniers « sont accusés d’être en guerre contre Dieu et seront exécutés» avait-il ajouté.
Par ailleurs, 36 parlementaires ont présenté le 4 janvier un projet de haute priorité au Majlis appelant à accélérer le processus d'exécution des manifestants emprisonnés. Ces 36 députés proche d’Ali Khamenei, sont dirigés par Rouhollah Hosseinian, un proche associé d’Ahmadinejad et un responsable de la sinistre prison de Kahrizak.
Le projet de loi stipule : « Compte tenu de la nécessité d'examiner d'urgence les charges de fauteurs de troubles, de punir les coupables et de prendre des mesures préventives revêtant une importance particulière, le projet de loi suivant est présenté en première priorité (…) pour les charges liées aux troubles de l'ordre public, si l'accusé est reconnu Mohareb (en guerre contre Dieu), la période d'enquête sera ramenée de 20 à 5 jours. »
Mostafa Mohammad Najjar, ministre de l'Intérieur du régime, Esmail Ahmadi-Moghadam et Ahmad-Reza Radan, commandant en chef et en second des Forces de sécurité de l'Etat (FSE), ainsi que les autres chefs des forces répressives, ont également accusé les participants aux rassemblements et aux manifestations d’être en guerre contre Dieu et ont demandé un châtiment rapide.
Des milliers de personnes ont été arrêtées lors des émeutes dans le pays ces derniers mois, beaucoup ont été torturés et se trouvent dans une situation extrêmement critique.
Iran : La « guerre contre Dieu » selon le n°2 du judiciaire
Iran Focus : Ebrahim Raïssi, n°2 du système judiciaire en Iran, a déclaré que l'utilisation de bâtons et de pierres serait considérée comme « Moharebeh » (guerre contre Dieu) et entrainerait la peine de mort.
Dans une déclaration à la TV d’Etat, le 30 décembre 2009, Ebrahim Raïssi a insisté que pour « accélérer » les pendaisons des détenus, toutes des autorités et bourreaux du système judiciaire avaient été mobilisés.
« Ce qui s'est passé le jour de l'Achoura [les manifestations du 27 décembre en Iran] peut être un exemple de « Moharebeh ». Mais, le terme de « Moharebeh » peut aussi parfois servir pour une organisation. Une organisation peut devenir Mohareb, comme l'organisation des Monafeghine [terme péjoratif utilisé par le régime pour les Moudjahidine du Peuple, (OMPI)]. Tous ceux qui apportent une aide quelconque aux Monafeghine en n’importe quelle circonstance, à la lumière du fait qu’il s’agit d’un mouvement organisé, sera qualifié de Mohareb » a-t-il déclaré.
Raïssi, qui a été membre du «Comité de la mort» et un de ceux qui ont principalement ordonné et exécuté le massacre de 30.000 prisonniers de l’OMPI et d'autres détenus politiques en 1988, a expliqué le terme de « Moharebeh » dans le contexte des lois cruelles des mollahs en disant qu’il est attribuée à toute personne qui entre en guerre contre Dieu et Son Prophète. En d'autres termes, quiconque se dresse contre le système islamique au pouvoir est un Mohareb.
N'ayant pas réussi à enrayer le soulèvement courageux du peuple iranien, les dirigeants du régime menacent régulièrement les manifestants et les insurgés de ces derniers mois de « la sanction la plus sévère» en vue d’exacerber le climat de terreur dans la société.
Source : IranFocus, 3 janvier 2010
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