La Cour suprême indonésienne doit bientôt se prononcer sur l'ultime
recours en révision de Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de
drogue. En cas de rejet, le Français pourrait être rapidement exécuté.
Paris a fait savoir, par la voix de l'ambassadrice de France à Djakarta, Corinne Breuzé, que cette éventualité aurait des « conséquences » sur les relations bilatérales. La France, qui a aboli la peine de mort en 1981, y reste « opposée en tous lieux et en toutes circonstances », a rappelé la diplomate.
Paris a fait savoir, par la voix de l'ambassadrice de France à Djakarta, Corinne Breuzé, que cette éventualité aurait des « conséquences » sur les relations bilatérales. La France, qui a aboli la peine de mort en 1981, y reste « opposée en tous lieux et en toutes circonstances », a rappelé la diplomate.
Serge
Atlaoui, 51 ans, avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire
clandestin de production d'ecstasy dans la banlieue de Djakarta et
condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue. Cet artisan
soudeur a toujours clamé son innocence, affirmant n'avoir fait
qu'installer des machines dans ce qu'il croyait être une usine
d'acrylique.
Huit
autres individus arrêtés en même temps que le Français ont également
été condamnés à mort. Mais « ce qui nous apparaît choquant, c'est que
notre compatriote soit aujourd'hui le seul figurant dans la liste des
exécutables », a dit l'ambassadrice, soulignant que le Français n'était
qu'« un technicien soudeur au rôle mineur dans cette affaire ». « Serge
Atlaoui n'a jamais été en contact avec aucune drogue, quelle qu'elle
soit », selon Mme Breuzé.
Présente
à la conférence de presse, l'épouse du condamné à mort, Sabine Atlaoui,
a lancé avec émotion un appel au président indonésien Joko Widodo : «
Mon mari n'est pas un baron de la drogue. Il ne mérite pas la peine de
mort. En votre âme et conscience, n'exécutez pas mon mari », a-t-elle
dit.
Le
président indonésien, qui a pris ses fonctions en octobre 2014, a
rejeté les demandes de grâce de tous les condamnés à mort pour drogue,
se montrant intraitable vis-à-vis des affaires de stupéfiants. Six condamnés à mort, parmi lesquels cinq étrangers, ont été exécutés le 18 janvier
pour la première fois depuis 2013, suscitant de vives réactions des
pays concernés. Le Brésil et les Pays-Bas avaient rappelé leur
ambassadeur pour protester contre l'exécution d'un de leur
ressortissant.
Source: Le Monde, 17 avril 2015
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