"Un jour, ce monde sens dessus dessous tournera de nouveau
rond. Rien, dans toute l’éternité, ne le fera retourner dans le mauvais sens.
Si nous faisons preuve de sagesse, nous nous servirons de notre brève existence
sur terre pour embrasser ce renouveau.” Randy Alcorn.
Alors que je suis installé à ma table pour écrire, un
quart de la population mondiale se trouve sous le coup d’un ordre de
confinement de l’Etat, dans l’espoir de stopper la propagation du virus
Covid-19. Cet ordre a aussi été émis dans le comté de Polk au Texas, là où se
trouve la ville de Livingston. A compter du 28 mars 2020, tous les
résidents doivent respecter l’ordre de confinement.
En d’autres termes, la plupart des Européens et une grande
partie des habitants des Etats-Unis restent chez eux, et vivent dans des
conditions de confinement, tandis que la vie à l’Unité Polunsky reste la même.
Nous continuons d’avoir nos “promenades”, nos douches, des repas chauds, en
bref, c’est la routine habituelle de tous les jours qui s’applique ici. A cause
de cette réalité, j’ai l’impression d’être dans un rêve. Dans le couloir de la
mort, rien ne bouge, tandis que dehors, dans le monde libre, les gens vivent
confinés alors que le coronavirus se répand comme une trainée de poudre. Ce
moment de nos vies me fait penser au fait que tout est chamboulé et que rien ne
sera plus jamais comme avant.
Je sais qu’au moment même où j’écris ce texte, chacun dans
le monde subit les conséquences de la pandémie de covid-19 et que,
personnellement, il m’est difficile de ne pas m’inquiéter et de faire barrage à
l’angoisse et à la peur, pour ne pas me laisser submerger. Je suis l’évolution
du Coronavirus depuis la mi-février et il semble que mes pires craintes se
soient confirmées. Des amis à travers toute l’Europe sont touchés par le
coronavirus. Même le courrier est impacté, car en France la livraison du
courrier est réduite à quelques jours par semaine et qu’elle est même suspendue
au Royaume-Uni. Ces perturbations augmentent mon stress et mon anxiété car je
ne sais pas si mes lettres arriveront chez mes proches, dans différents pays,
ni quand. Ce qui est surréaliste pour moi, c’est de continuer à écouter les
bulletins d’informations du monde entier à la radio et de ne pas voir les
images à la télévision ou sur Internet. C’est déroutant d’entendre parler de
centaines de personnes qui meurent en Italie, en Espagne, en France et au
Royaume
chaque jour, et de ne pas savoir si quelqu’un qui est lié
à moi est affecté. Cela entraîne chez moi angoisse et inquiétude, là où je suis,
et personne ne peut rien y faire. C’est actuellement la situation à laquelle je
me trouve confronté et tout ce que je peux faire, c’est tenter de rester calme
et serein, et de ne pas laisser les incertitudes du monde me submerger.
“Le bonheur et la liberté commencent par une compréhension
claire du principe suivant – il est certaines choses que l’on peut maitriser et
d’autres non.” Epictète.
Il est une chose que je sais de par mon expérience
personnelle, c’est comment faire face à l’adversité. Quand nous sommes
confrontés à une difficulté, la première chose à faire, c’est de morceler le
problème en différentes parties plus simples à gérer. Pour le moment, nous nous
attendons tous à un prolongement du confinement. Avec un peu de chance,
nous en aurons pour un mois, mais cela pourrait durer plus longtemps. Nous n’y
pouvons rien. Cette réalité de notre vie peut nous faire vaciller si nous nous
mettons à penser aux moyens de tenir la durée de ce confinement 4, 6, 8, voire
12 semaines d’affilée. On aura alors perdu la guerre avant même d’avoir mené la
première bataille, car nous serons submergés par le problème. Au lieu de cela,
nous devons nous attacher à vivre un jour à la fois. Il s’agit de mettre un
pied devant l’autre alors que nous traversons cet incendie qu’est le
coronavirus. Si nous n’arrivons pas à nous concentrer sur le moyen de parvenir
au bout de la journée, alors on doit essayer d’y arriver d’heure en heure.
Parce que, si on sent la panique monter et que l’on n’est pas sûr d’y arriver
pour la fin de la journée, il s’agit de détailler cette journée en tronçons
plus courts. Vivre d’heure en heure, si ça va vraiment mal, résister jusqu’à la
prochaine inspiration. Parce que je vous le promets, tant que la vie est là, il
y a de l’espoir, les choses s’amélioreront, nous verrons le bout de ce moment
de folie.
“Cultivez l’amour. Semez des graines d’amour dans tous les
cœurs. Arrosez d’amour le sable du désert, laissez chaque être profiter
des pousses vertes, des jolies fleurs, d’une belle récolte de nectar, de joie,
de paix et de parfait bonheur. C’est là mon souhait, ma mission, mon vœu” Baba
Sai.
Dans des moments comme celui que nous vivons, c’est
vraiment une bénédiction que de savoir conserver un semblant de paix intérieur,
et de faire en sorte que cette paix soit la base qui nous permette
d’avancer. Personnellement, je me calme par de profondes inspirations, les yeux
fermés, et je me concentre sur la gratitude et sur tout ce qui fait que je peux
dire que j’ai de la chance.
Il est difficile de vaciller quand on peut changer de
regard par la paix, la gratitude, et, surtout, l’amour. Si l’on peut tenter de
centrer toute son attention sur l’amour, et s’efforcer de le répandre auprès de
ceux qui nous entourent par des actes de gentillesse, alors, le monde autour de
nous sera bien meilleur. Car, même en pleine catastrophe planétaire, si l’on
peut axer notre attention sur la paix, l’amour, la bienveillance et la
gratitude, c’est suffisant pour nous faire tenir le coup. Si cela m’a permis de
tenir plusieurs décennies dans le couloir de la mort du Texas, cette méthode
vous permettra de faire face à ce qui vous attend les quelques prochains mois.
Essayez de vivre l’instant présent, de vivre une
inspiration, une heure, une journée après l’autre. Si vous y parvenez, avant
que vous ne le sachiez, vous aurez eu trois ou quatre bonnes journées
d’affilée. Puis une semaine, deux semaines, et avant que vous ne vous en soyez
rendu compte, vous vous serez dégagé de cet état d’esprit marqué par le stress,
l’angoisse et la peur et aurez retrouvé de la force. Vous serez dans un
état d’esprit où règnent la paix, la gratitude, l’amour et la bienveillance, ce
sera le socle incroyable sur lequel vous vous appuierez pour vivre. Et
peut-être qu’on pourra adopter la bonne posture pour nous préparer au nouveau
monde qui adviendra, un monde qui tourne rond.
Je veux que, où que vous soyez, vous sachiez que je pense
à vous, que je prie pour vous et que je vous envoie une énergie positive,
des ondes bienfaisantes, que je demande à notre Seigneur de vous donner
l’amour, la force et le courage de traverser l’épreuve qui est la vôtre en ce
moment même. Que vous soyez bénis et que vous sachiez que si vous pensez que
personne ne vous aime, moi, je vous aime ! Soyez prudent, portez-vous bien et chérissez
vos proches aujourd’hui plus que jamais."
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