"D'abord, l'Ohio n'utilisera plus le protocole d'exécution contenant trois produits. A la place, l'Ohio va utiliser une injection mortelle ne comprenant qu'un seul produit chimique, le thiopental sodium, en quantité suffisante pour causer la mort (...)", explique le procureur de cet Etat du nord des Etats-Unis, Richard Cordray, dans sa motion devant un tribunal fédéral.
L'Ohio n'utilisera plus qu'un seul puissant anesthésiant, abandonnant les poisons paralysant le système musculaire et bloquant le coeur.
"Ce produit sera injecté par intraveineuse au condamné. Ni bromure de pancuronium, ni chlorure de potassium ne seront utilisés", précise-t-il.
La quasi-totalité des Etats appliquant la peine de mort aux Etats-Unis utilisent une méthode élaborée en 1977 dans le souci d'offrir au condamné une mort paisible et rapide.
L'injection mortelle consiste traditionnellement en l'administration de trois produits: un anesthésiant puissant proche du propofol, le thiopental sodium, un curare paralysant, le bromure de pancuronium, et une surdose de chlorure de potassium qui arrête le coeur.
Mais si l'anesthésiant est mal administré, les deux autres produits sont extrêmement douloureux, comme l'ont démontré plusieurs études scientifiques ainsi qu'une série d'exécutions ratées.
Le 15 septembre dernier, un condamné de 53 ans, Romell Broom, a subi pendant deux heures en Ohio les assauts des trois membres de l'équipe d'exécution de l'Etat qui ont piqué ses bras, ses mains et ses jambes 18 fois.
Le directeur de la prison a finalement jeté l'éponge, reportant l'exécution puisque son équipe n'avait pas réussi à isoler une veine susceptible de supporter le cathéter par lequel l'injection mortelle est diffusée.
Romell Broom est alors devenu le premier condamné à mort à survivre à son exécution aux Etats-Unis depuis 1946. Ses avocats ont déposé des recours pour qu'il ne subisse pas deux fois la même épreuve.
La nouvelle méthode d'exécution de l'Ohio sera applicable dès le 30 novembre.
Le changement a été salué par les militants pour des méthodes d'exécution plus humaines. "L'Ohio est devenu le premier Etat appliquant la peine de mort à abandonner la pratique consistant à paralyser les condamnés avant de les exécuter. Dans la nouvelle forme d'injection mortelle, ni le produit paralysant ni le très douloureux chlorure de potassium ne seront administrés aux condamnés", a affirmé dans un communiqué la Death Penalty Clinic de la faculté de droit de Berkeley (Californie, ouest).
"C'est une étape majeure. Paralyser les condamnés avant de les exécuter pour qu'ils ne puissent pas dire qu'ils souffrent est une pratique barbare et l'Ohio doit être félicité pour l'avoir abandonnée", conclut Ty Alper, directeur de ce département qui enseigne aux futurs avocats à défendre ceux qui risquent la peine capitale.
Source : AFP, 13 novembre 2009
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