Bill Pelke, militant anti-peine de mort, qui avait pardonné à l’adolescente qui avait assassiné sa grand-mère, meurt à l’âge de 73 ans.
Carole Carlson, Chicago Tribune, 16 nov. 2020.
Bill Pelke, ancien ouvrier soudeur de Portage, dans le Michigan, vétéran de la guerre du Vietnam, qui avait fondé un organisme de lutte contre la peine de mort : « The Journey of Hope, from violence to healing », après l’assassinat brutal de sa grand-mère, est décédé le 12 novembre à Anchorage en Alaska. Il avait 73 ans.
Il a été victime d’une crise cardiaque foudroyante alors qu’il déblayait la neige devant chez lui.
Après l’annonce de son décès, Soeur Helen Prejean affirme que nous avons perdu d’une des figures de proue du mouvement d’abolition de la peine de mort.
Ruth Pelke, grand-mère de Bill, qui proposait des cours d’étude de la Bible, avait été poignardée à mort par Paula Cooper, alors âgée de 15 ans, en 1985. La jeune fille avait été condamnée à mort un an plus tard.
Alors que Bill avait d’abord validé cette sentence, un an plus tard, tandis qu’il priait sur un chantier, il dit avoir ressenti les paroles de pardon de sa grand-mère le submerger. « La vengeance n’est jamais la réponse, disait-il de la peine capitale. Tant que les êtres humains décideront de qui peut vivre ou mourir, les erreurs seront inévitables. »
Malgré une santé précaire et la pandémie de Covid-19, Bill Pelke continuait les actions militantes ; il était allé en Terre Haute protester contre l’exécution de six des sept condamnés fédéraux cette année.
En 1995, Bill Pelke crée « Journey of Hope » et devient l’une des principales figures à réclamer la commutation de la peine de mort de Paula Cooper.
En 1987, le sénateur de l’Indiana, Earline Rogers, rédige un projet de loi fixant l’âge minimum d’exécution à 18 ans au lieu de 10. Cette loi est votée.
En 1989, la Cour Suprême de l’Indiana commute la sentence de Paula Cooper et ordonne une peine de 60 ans.
Pendant ce temps, infatigablement, Bill Pelke sillonne, à bord d’un bus Trailways qu’il a racheté, 40 états des Etats-Unis et 15 pays, notamment l’Ougada, où il proteste contre des exécutions et raconte son histoire.
Bill entame aussi une correspondance avec Paula Cooper qui sera finalement libérée de prison en 2013, à l’âge de 43 ans. Deux ans plus tard, elle se donne la mort. « Elle n’est pas parvenue à se pardonner, » dira Bill Pelke…
traduit par A-S. Minne
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