Odell Barnes Jr.

L'association Lutte Pour la Justice (LPJ) a été créée en 1999 pour soutenir Odell Barnes Jr., jeune afro-américain condamné à mort en 1991 à Huntsville (Texas) pour un crime qu'il n'avait pas commis et exécuté le 1er mars 2000 à l'aube de ses 32 ans. En sa mémoire et à sa demande, l'association se consacre à la lutte pour l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et en particulier au Texas. (voir article "Livre "La machine à tuer" de Colette Berthès en libre accès" ) : https://www.lagbd.org/images/5/50/MATlivre.pdf

jeudi 4 février 2021

L’État américain de Virginie proche d’abolir la peine de mort

 https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2021-02-03/l-etat-americain-de-virginie-proche-d-abolir-la-peine-de-mort.php?fbclid=IwAR1qA4V71xdKD6t_Jm7E8NKwwGyJ334HWqqocFRqRjyTrJggoW25JvB4YH0

 Washington) La Virginie semble en passe de devenir le 23e État américain et le premier de l’ancien Sud sécessionniste à abolir la peine capitale, après l’adoption mercredi par ses sénateurs d’une loi en ce sens.

Agence France-Presse

La Chambre des délégués, où les démocrates sont majoritaires, doit encore se prononcer. Si ses élus approuvent la loi, le gouverneur démocrate Ralph Northam a indiqué qu’il la signerait.

« Le vote du Sénat est un tournant pour la Virginie, c’est une répudiation d’une longue et violente histoire » qui a débuté en 1608, a commenté pour l’AFP Michael Stone, directeur de l’association Virginians for Alternatives to the Death penalty.

Cette année-là, les colons européens établis à Jamestown, dans l’est de ce qui deviendra l’État de Virginie, ont procédé à ce qui est considéré comme la première exécution sur le sol américain, celle d’un capitaine accusé d’espionnage.  

Depuis, la Virginie est le territoire américain qui a enregistré le plus grand nombre d’exécutions, avec un total de 1391 hommes et femmes exécutés, selon le Centre d’information sur la peine de mort.  

Cet État frontalier de la capitale Washington, aux traditions conservatrices, abrita un temps la capitale des États confédérés et son application de la peine capitale est liée à son passé esclavagiste, avec une majorité d’Afro-Américains parmi les personnes exécutées.  

Son possible renoncement à la peine de mort prend donc un sens particulier, au moment où les États-Unis sont engagés dans une profonde réflexion sur leur passé raciste.  

« Il n’aura échappé à personne que les États avec le plus de lynchages sont ceux qui ont le plus soutenu la peine de mort », a souligné lors des débats la sénatrice démocrate noire Mamie Locke.

Objections républicaines

« Je ne pense pas que cette loi soit la réponse appropriée » aux erreurs du passé, a pour sa part estimé son confrère républicain Mark Obenshain pour qui « les pires crimes méritent la peine capitale ».

La peine de mort est légale aux États-Unis, mais décline en droit et en pratique depuis une dizaine d’années. 22 États l’ont déjà abolie et trois (Californie, Oregon, Pennsylvanie) observent un moratoire.

En 2020, les États ont suspendu les exécutions à cause de la pandémie de COVID-19, par peur de propager le virus. « Seuls » sept condamnés ont été exécutés par la justice des États.

À contre-courant, l’administration de Donald Trump a toutefois renoué avec les exécutions fédérales, interrompues depuis 17 ans, et a mis à mort 13 condamnés entre juillet et son départ de la Maison-Blanche.  

Cette série, sans précédent, ne devrait pas se poursuivre, son successeur Joe Biden a promis de travailler pour abolir la peine de mort fédérale.

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